Wednesday, May 28, 2008

La fois où j'ai eu le démon de midi


Avant d’aller chez Adecco, j’ai décidé de profiter un peu de la vie et de ma prime de fin de mission.

Avec mes sous, je me suis payé une jolie voiture de sport rouge et pendant que j’y étais je me suis aussi mis au tennis (j’étais super bon).

On dirait pas comme ça mais c’est crevant d’avoir le démon de midi. Il faut crâner tout le temps et se tenir bien droit pour faire plus grand. En plus il faut porter une casquette pour cacher qu’on perd ses cheveux et quand tu roules avec la décapotable elle fait que s’envoler.

Après quelques semaines passées à mettre des 6/0 – 6/0 à tout le monde et à siroter des Pulcos au club house, j’ai enfin trouvé une fille qui allait bien avec ma voiture.

Je l’emmenais partout avec moi et on faisait des grands tours de bagnole. Des fois je savais pas trop quoi lui raconter mais c’était pas grave parce que de toute façon il fallait que je fasse le bruit du moteur en même temps.
Sinon aussi je lui récitais des poésies de Maurice Carême qui la faisaient pleurer.

Un jour pourtant on s’est disputé. Elle voulait jouer à la dînette et moi je voulais continuer ma vie d’aventurier. Quand on s’est quitté, elle était en larmes et moi j’ai fait claquer ma portière le plus fort que je pouvais et je suis parti en faisant grincer les pneus (parce que j’aimais bien le bruit que ça faisait dans Starsky et Hutch).

Comme j'étais triste mais que je pouvais pas le montrer, j’ai roulé super vite sur la toile cirée.

Et ce qui devait arriver arriva.