Thursday, May 15, 2008

La fois où j'étais cow-boy



J’aimais me faire appeler Joe à cette époque là. Je trouvais que c’était un nom qui claquait bien. C’est que j’étais pas là pour rigoler, pas du tout. Je manquais même un peu d’humour si vous voulez tout savoir, il s’agissait pas de plaisanter avec mes cheveux. Pour faire encore plus méchant, je voulais m’habiller tout en noir pour marquer le coup, mais il y en avait plus. Alors j’ai dit, va pour le vert.

Partout où j’arrivais c’était toujours la même histoire, ma réputation me précédait, on m’attendait, on me cherchait des noises. Il y avait toujours un Jim ou un John qui avait décidé qu’il devait me régler mon compte.

Heureusement que je savais me servir d’un colt. Ca, j’en ai descendu des lascars. Pan, pan, et allez hop, dégagez ! Et puis une fois le combat terminé, je repartais, tranquille, dans le soleil couchant, même pas une pause saloon.

Je m’avalais des kilomètres de désert de moquette ou de toile cirée (mon truc préféré c’était le bulle gum), tout seul avec mon cheval – qui était assez con comme on peut le voir sur la photo.

Des fois j’étais copain avec les indiens, des fois moins, ça dépendait.

Des fois aussi je me prenais une balle, mais en général ça passait.

Et puis après j’ai démissionné, parce qu’on m’a dit que cow-boy ça voulait dire garçon vacher. Je trouvais que ça le faisait pas.

Alors je suis rentré dans l’armée, parce que c’était la guerre.


J'étais jeune, quoi.