Monday, June 16, 2008

La fois où j'ai reçu une carte postale d'Espagne


En rentrant chez moi, donc, une très belle surprise m’attendait dans la boîte aux lettres : un albun Panini de la coupe du monde de foot et une carte postale que j’ai trouvée encore plus jolie qu’une poésie de Jacques Prévert :

Cher Jim,

Tu sais bien que le mondial commence demain en Espagne et que malheureusement l’équipe de France est nulle. Michel Platini est trop gros, Jean Tigana trop maigre, Alain Giresse trop petit, quant à Jean-Luc Ettori je me demande encore pourquoi je l’ai sélectionné (il est capable de nous faire perdre contre les allemands).

J’ai donc pensé à toi pour venir nous aider à gagner la coupe du monde. J’aime beaucoup comment tu joues dans le salon et que t’arrives à dribbler tout le monde et à mettre des grande patates dans la lucarne.

On pourra te donner un super maillot et je te filerai toutes les images des joueurs polonais que j’ai en double (ils sont pas faciles à trouver et ils ont des noms trop rigolos).

Sinon aussi, pour la collation le matin, il y aura des tartines avec du miel.

On t’attend, tu verras, on va bien se marrer

Michel Hidalgo.

J’aime autant vous dire que j’ai pas mis longtemps à prendre mes crampons moulés et à filer en Espagne.

Wednesday, June 11, 2008

La fois où j'ai envahi l'Angleterre


C'est sur que pour certains, envahir l'Angleterre parce qu'ils nous avaient battus au rugby, ça peut paraitre un peu fort.

Mais nous vraiment on les aimait pas, les anglais.

Et alors là avec notre chef qui s'appelait Guillaume, on y est pas allé de main morte. On s'est régalé, je dirais même. On leur a lancé des flèches avec nos arcs en criant "Roger Couderc, avec nous!" Ah, là ils rigolaient moins les Britishs, forcément ils pouvaient plus compter sur l'arbitre pour leur donner une pénalité entre les poteaux alors que Jean-Pierre Rives il avait rien fait.

Ca a été une super bataille avec plein de morts comme toujours (moi, j'avais l'expérience de la guerre de sécession, alors ça me dérangeait pas trop) et des actes de courage incroyables qu'en général c'est moi qui les faisait.

A un moment, heureusement que j'avais un super casque parce que je me suis pris une grosse lance dans la tête, mais bon comme il y avait pas une seule infirmière pour venir me soigner et me plaindre, je me suis relevé vite fait.

A la fin tous les anglais étaient morts. Le tournoi des quatre nations qu'on allait se faire l'année prochaine et pour fêter ça, on s'est acheté des tubes de smarties.

Après moi j'ai repris le bateau et je suis rentré à la maison.

Et là, une incroyable surprise m'attendait.






Monday, June 9, 2008

La fois où on a encore perdu contre les anglais


La scène du repas dans la bible (la cène ils appellent ça, ils sont nuls en dictée ou quoi?) m'avait donné l'idée d'organiser un bon barbecue avec mes copains.

J'ai mis mon tablier de Michel Oliver pour pas tâcher mon nouveau T-shirt et zou, c'est parti. Sauf que bon, je suis pas très fortiche en cuisine alors on a mangé du surgelé.
Sinon il y avait du Banga aussi et plein de fraises Tagada.

On a bien rigolé, surtout quand il y a un copain qui a pété.

Et après on a regardé le rugby à la télé. France-Angleterre. Gode sève ze couine. Evidemment, nous on était pour la France, à cause de Roger Couderc qui disaient toujours des trucs incroyables comme par exemple allez les petits, alors que les joueurs étaient grands comme des Action Joe.

Comme d'habitude, les anglais nous ont ratatinés. On a eu beau crié fort après l'arbitre, ça a rien changé. Une grosse tôle qu'on a pris.

Avec les copains, ça nous a bien gachés l'après-midi et meme si on a trouvé la force de finir les Pépitos, le coeur n' y était plus.

On s'est demandé comment on pourrait faire pour embêter les anglais. Et alors là, on a trouvé un moyen imparable.

Friday, June 6, 2008

La fois où j'ai lu la bible


Et donc j'ai lu la bible. Le nouveau testament (il y en avait un ancien mais je pense qu'ils avaient dû le perdre).

Et là j'ai encore appris plein de trucs:

D'abord j'ai compris que c'est pas Sheila qui avait inventé cette histoire de rois mages en Galilée, ce qui m'a un peu déçu d'elle.

Ensuite, j'ai appris que le petit Jésus des Playmobils était né le jour de Noël, ce qui est pas cool pour les cadeaux d'anniversaire.

Aussi, maintenant je sais qu'en Palestine, contrairement à ce que je pensais, tous les playmobils sont blancs et ils s'appellent Pierre et Jean, comme ici.

Après, il y a aussi tous les miracles qu'il a fait Jésus, comme transformer l'eau en jus de raisin ou de faire apparaître du poisson pané dans la mer. C'est sûr que lui il est plus fort que Malabar.

Mais à un moment donné ça fait quand même un peu peur parce que le Jésus des Playmobils, il meurt. Et puis finalement non, heureusement.

Au final, je suis pas Bernard Pivot, mais ça m'a semblé être un bon livre. Ma scène préférée c'est vers la fin quand tous les copains sont réunis autour de la table et ils mangent des cuisses de poulet.

D'ailleurs, ça m'a donné une idée.

Wednesday, June 4, 2008

La fois où je suis allé à l'école en Amérique


Comme j’avais du temps, j’ai aussi décidé d’apprendre des langues étrangères. C’était écrit partout dans Pif magazine, si tu parles pas anglais tu seras chômeur et plus personne ne voudra être copain avec toi.

L’anglais, moi, je le parlais très mal, surtout parce qu’à la télé c’était Francis Lax qui faisait la voix de Magnum.

Alors je me suis inscrit pour un échange linguistique en Amérique qui est un pays, on m’avait dit, où tu peux être cow-boy et devenir président, ce qui m’arrangeait bien.

Malheureusement, je suis mal tombé.

La famille qui m’a accueilli, les Ingalls, était très pauvre. Ils avient une toute petite maison dans la prairie. Le père faisait rien que couper du bois toute la journée et nous il fallait tout le temps qu’on mette la table et qu'on aille chercher du lait. La mère, elle était toujours triste à cause de sa fille ainée qui était devenue aveugle, alors pour se détendre elle lavait les draps.

Tous les jours on allait à pied à l’école qui était très loin. Et là, c’était trop la honte parce que Laura Ingalls, l'autre fille, c’était une vraie fayotte. Vas-y que je te lève le bras pour répondre à toutes les questions et que je cafte au maître (qui était pas commode) quand Nellie Oleson avait pas fait ses devoirs.

Dans l’ensemble je me suis un peu ennuyé parce que c’était quand même assez calme dans la prairie. Des fois on faisait du poney ou bien des fois ils me racontaient des histoires bien lourdes avec une grosse morale à la fin que je comprenais pas tout le temps.
Quand je suis parti, tout le monde pleurait sauf moi, et Charles, le père, m’a offert une bible.

Alors, rien que pour lui faire plaisir, parce que je ne suis pas un mauvais bougre, je l’ai lue sur le chemin du retour.

Monday, June 2, 2008

La fois où je suis allé au Louvres


Comme j’avais du temps, je me suis dit que je pourrais essayer de m’améliorer en tant que Playmobil. Je voulais apprendre plein de choses, devenir intelligent et passer aux Jeux de 20 heures.
Alors, pour commencer ma nouvelle éducation, je suis allé au musée.

Un musée c’est une espèce de grande salle à manger avec des dessins au mur. Mais des dessins super bien faits par contre. Et puis il y a pas de table pour manger non plus.

Comment ils dessinent bien, les peintres! Bon c’est vrai, il y en a qui débordent. Monet, par exemple, lui c’est n’importe quoi, il met des grands coups de feutre de partout. Elle devait pas être contente sa maîtresse à l’école.

Mais moi, ma peinture préférée, c’est La Joconde (voir photo). Elle est trop bien dessinée.

Le plus génial, c’est qu’elle te regarde tout le temps. Tu vas à droite, poum elle te regarde. Tu vas à gauche, poum elle te regarde encore.

Et puis elle est vachement populaire La Joconde. Tous les japonais, qu’y avait pas pour la voir !

Je suis resté un bon moment avec elle, un coup à droite, un coup à gauche, ça marchait à chaque fois. Quand je suis sorti du musée, j’étais heureux comme tout. Il marchait bien mon plan, j'étais en train de devenir un vrai savant comme Maître Capello.

Alors j’ai décidé de continuer.

Friday, May 30, 2008

La fois où je me suis bien fait niquer par un radar


C'est vrai que je roulais trop vite mais bon il faut dire que j'écoutais Petrushka de Mannick à fond dans ma jolie voiture de sport rouge, "Fais danser tes nattes blondes, ton petit chat reviendra" et du coup je me suis un peu enflammé.

J'ai pas vu le policier qui s'était perfidement caché derrière un verre à moutarde Goldorak. Il m'a pris, je devais être au moins à 500 à l'heure.

"Gendarmerie nationale, bonjour" il m'a dit, et j'ai bien compris qu'il avait pas envie de rigoler, surtout que ça devait l'énerver de pas être au FBI ou un truc comme ça.

Pendant qu'il regardait mes papiers on a discuté un peu. Je lui ai dit que j'adorais sa casquette, alors il m' a bien remercié et il me l'a faite essayer. Il m'a dit qu'elle m'allait super.

Je lui ai dit que quand on roulait sur de la toile cirée, c'était pas comme sur de la moquette, ça file tout seul. Je lui ai dit aussi que je l'avais pas fait exprès.

Mais dans l'ensemble, il n'y a rien eu à faire, ça m'a coûté mon permis.

Sans permis, forcément, c'est beaucoup plus dur de trouver du travail. Je me suis donc retrouvé dans une longue période d'inactivité, pendant laquelle il a bien fallu que je m'occupe pour ne pas m'embêter.
Et croyez-moi, il m'en est arrivé des histoires.

Wednesday, May 28, 2008

La fois où j'ai eu le démon de midi


Avant d’aller chez Adecco, j’ai décidé de profiter un peu de la vie et de ma prime de fin de mission.

Avec mes sous, je me suis payé une jolie voiture de sport rouge et pendant que j’y étais je me suis aussi mis au tennis (j’étais super bon).

On dirait pas comme ça mais c’est crevant d’avoir le démon de midi. Il faut crâner tout le temps et se tenir bien droit pour faire plus grand. En plus il faut porter une casquette pour cacher qu’on perd ses cheveux et quand tu roules avec la décapotable elle fait que s’envoler.

Après quelques semaines passées à mettre des 6/0 – 6/0 à tout le monde et à siroter des Pulcos au club house, j’ai enfin trouvé une fille qui allait bien avec ma voiture.

Je l’emmenais partout avec moi et on faisait des grands tours de bagnole. Des fois je savais pas trop quoi lui raconter mais c’était pas grave parce que de toute façon il fallait que je fasse le bruit du moteur en même temps.
Sinon aussi je lui récitais des poésies de Maurice Carême qui la faisaient pleurer.

Un jour pourtant on s’est disputé. Elle voulait jouer à la dînette et moi je voulais continuer ma vie d’aventurier. Quand on s’est quitté, elle était en larmes et moi j’ai fait claquer ma portière le plus fort que je pouvais et je suis parti en faisant grincer les pneus (parce que j’aimais bien le bruit que ça faisait dans Starsky et Hutch).

Comme j'étais triste mais que je pouvais pas le montrer, j’ai roulé super vite sur la toile cirée.

Et ce qui devait arriver arriva.

Monday, May 26, 2008

La fois où je croyais avoir trouvé une bonne planque dans le sud


Comme ma première mission chez Manpower s’était plutôt bien passée, ils m’en ont proposé une autre, un peu plus longue celle là : partir explorer le pôle sud.

Ca me disait bien de faire l’explorateur. Je me suis laissé pousser la barbe, comme ils font tous (c’est pour faire croire qu’ils sont super occupés et qu’ils ont pas le temps alors qu’en vrai ça prend 5 minutes le matin, tu parles d’une affaire.) et j’ai rencontré Monsieur Amundsen qui était le chef et qui était très gentil malgré son humour norvégien.

Et puis on est parti pour le pôle sud, où comme son nom ne l’indique pas, il fait un froid de canard.

Je vais pas vous raconter d’histoire, on s’est méchamment caillé. En fait, il pelait tellement que quand on faisait pipi, ça gelait tout de suite et ça faisait un arc de pipi glacé. Et je peux vous dire que les norvégiens, ils trouvent ça tordant.

On a bien rigolé, donc.

Surtout la fois où Olav s’est déguisé en ours polaire juste pour me faire peur. Apparemment j’ai dû faire une tête pas possible parce que Sverre est littéralement mort de rire. Ou de froid, on n’a jamais bien su.

Mais bon, l’un dans l’autre, on y est arrivé. On a planté un drapeau et et puis tous les gars m’ont serré dans leurs bras, ce qui a pas été le meilleur moment du voyage.

Sur le chemin du retour je me suis quand même demandé si pour ma prochaine mission j’allais pas plutôt aller voir chez Adecco .

Friday, May 23, 2008

La fois où je me suis fait piquer Claudia Schiffer par ce gros malin de David Copperfield


J’avais lu dans un magazine une annonce comme quoi Claudia Schiffer cherchait un mari magicien et qu’elle allait faire passer des auditions dans un grand hôtel de Las Vegas.


Claudia Schiffer, c’était la plus belle fille du monde. Elle était beaucoup trop belle, par exemple, pour être allemande, alors moi dans ma tête je la voyais plus comme une californienne.

Epouser Claudia Schiffer, c’est quand même un truc qui ne se refuse pas. Alors je me suis super entraîné à la magie, j’ai mis une cape et un chapeau et j’ai fait apparaître et disparaître des lapins tant que je pouvais.

Le jour de l’audition j’avais vachement le trac, mais j’ai rien laissé paraître. Sans bégayer une seule fois, je lui ai dit abracadabra, abracadabra, et paf ! un lapin tout mignon dans mon chapeau. Ca a bien marché mon truc.

Sauf qu’elle devait être allergique parce qu’à la fin elle a choisi David Copperfield.

Lui, pour faire l’intéressant, il l’a coupée en deux et après il l’a remise normale.

N’importe quoi.

Thursday, May 22, 2008

La fois où je suis parti en vacances avec le nouveau président Nicolas (et sa femme)



Chez Manpower ils étaient sympas et des missions de courte durée, ils en avaient plein.

Rapport à mon CV où j’avais mis que j’avais fait pirate (j'avais pas marqué qu’une fois j’avais vomi mon 4 heures), ils m’ont dit qu’ils avaient un travail pour moi sur un bateau.

Le nouveau président Nicolas voulait partir en vacances pour se reposer un peu et aussi pour se la péter sur son yacht, mais le problème c’est qu’il avait pas d’amis pour jouer avec lui.

« Donc Jim, (je me faisais appeler Jim à ce moment là, je trouvais que c’était plus doux, et puis aussi un mec m’avait raconté que Joe c’était le diminutif de Joseph), ta mission, si tu l’acceptes, c’est de partir avec le nouveau président Nicolas et faire son ami pendant quatre jours.»


J'ai accepté, vous pensez bien.


Dans l’ensemble ça s’est plutôt bien passé, sauf avec Cécilia la femme de Nicolas. Comment elle était pas commode, Cécilia ! C’est bien simple, elle voulait jamais rien faire. Par exemple avec Nico on était obligé de jouer aux jeux des 7 familles que tous les deux, parce qu’elle, elle voulait rien savoir. Et les 7 familles à deux, c’est pas très marrant. Genre, dans la famille Cochonnet , si Nico il avait pas le père, bon, ben j'avais plus qu'à piocher.

Du coup au bout d'un moment Nico m’a dit : « on va rentrer, je crois. Ca m’a fait plaisir de te rencontrer Jim. »

Moi franchement ça m’avait fait un peu ni chaud ni froid mais quand j’ai lu plus tard dans les journaux qu’il avait épousé une top model, j’étais quand même bien content pour lui.

Et d’ailleurs, à propos de top model, ça me rappelle une petite anecdote malheureuse qui m'est arrivée.

Wednesday, May 21, 2008

La fois où j'ai tout vomi mon 4 heures en mer des Caraïbes



Faut dire que le bateau était pas très confortable. Et puis tous les gens à bord avaient l'air bizarres, lui il lui manquait un œil, l’autre il avait perdu une jambe, et il y en avait aussi plein qui avaient un crochet à la place de la main.

Sinon c’était bien. On avait des supers costumes et j’adorais vraiment notre drapeau tête de mort. On faisait peur à tout le monde. Ils faisaient pas les fiers, croyez-moi, les navires du roi quand ils nous voyaient arriver. Et nous, tranquilles, on passait à l’abordage. Vas-y qu'on te mettait les soldats en charpie et après on se soûlait à la grenadine.

Mais mon truc préféré c’était de trouver les trésors. En général, c’était pas trop difficile parce qu’ils étaient toujours cachés derrière une chaise, mais bon, il fallait quand même y aller, avec tous les dangers sur le chemin et puis les blagues tout le long de celui qui portait un foulard et qui était très lourd. N’empêche que quand on récupérait le butin c’était la fête, et je vous garantis que plus personne n’avait mal à son crochet ou à sa jambe de bois.

Mais un jour donc, j’ai été malade, le Papy Brossard est mal passé. Et les copains ont commencé à se moquer et à m’appeler avec des noms d’oiseaux que j’avais jamais entendus.

C’était devenu impossible. Alors un soir au coin du feu je me suis énervé et je leur ai dit : «puisque c’est comme ça, moi je m’en vais, je vais aller voir chez Manpower, j'ai bien envie d'enchaîner quelques petites missions d'intérim."
Manpower, moi, je la trouvais trop bien leur pub.

J’aime autant vous dire qu'aux pirates, ça leur a cloué le bec.

Tuesday, May 20, 2008

La fois où j'ai dit à Buffalo Bill d'aller se faire cuire un oeuf




Lui, c’était trop un cador. Un type qui avait pas froid aux yeux. L’ami des enfants et des indiens, mais moins des bisons déjà.

Il se baladait comme ça en ville avec ses super moustaches et quand je l’ai rencontré il buvait un Orangina dans un saloon.

Je lui ai dit : « Hé Bill, je m’appelle Joe et moi aussi avant j’étais un vrai cow-boy. »
« Ah oui? Et maintenant tu fais quoi, Joe ? » Il m’a répondu de sa grosse voix (la vache, la grosse voix qu’il avait !).
« Ben je sais pas trop, je pensais devenir pirate peut-être. »
« Les pirates, c’est des pédés », il m'a fait du tac au tac.
« C’est ça, ouais… » ( j’essayais de prendre une grosse voix aussi mais c’était pas facile vu que j’avais pas encore mué .)
« Si, si. »
« Ouais et ben va te faire cuire un œuf »

Et je suis parti pour devenir un pirate. C’est vrai, quoi, c’est qui ce mec d’abord ?

Monday, May 19, 2008

La fois où j'ai combattu contre le Général Lee (ce qui m'a bien servi pour les mots croisés après)



C’était la guerre, donc.

Nous, on était les bleus et on n’aimait pas trop les gris, mais ça tombait bien parce qu’on n’en voyait jamais.

Dans l’ensemble c’était génial, je dois dire que j’ai pas regretté.

Je me suis fait plein de copains, on habitait tous ensemble dans un fort. Et puis il y avait un truc que j’aimais bien aussi, c’était tirer à la carabine. Je m’allongeais, bien à l’abri derrière une assiette ou un livre, j’attendais patiemment que ma cible se présente et là, pan, je ne ratais rien. Une légende, j'étais devenu.

Sinon on partait en patrouille et on tuait plein d’indiens vu qu’on voyait jamais les gars en gris.

Je me souviens que j’ai longtemps fait la guerre. Et puis qu’un jour on l’a gagnée. Ca s’est passé comme ça, un matin. La bataille n’avait pas l’air tellement différente des autres, mes copains tombaient tout autour de moi, criblés de balles. Moi, bien sûr, je tirais de tous les côtés, comme si ça servait encore à quelque chose.

Sauf que c’était la fin. Un beau gâchis si vous voulez mon avis. Un type est venu me dire, « Joe, la guerre est finie ! »
« Mais c’est pas possible, je lui ai fait, qu’est-ce qu’on va devenir ?»
« Ben, il paraît qu’ils recrutent chez les pirates. »

Alors voilà, je suis allé voir les pirates.
Sauf qu' en chemin j'ai rencontré Buffalo Bill.

Thursday, May 15, 2008

La fois où j'étais cow-boy



J’aimais me faire appeler Joe à cette époque là. Je trouvais que c’était un nom qui claquait bien. C’est que j’étais pas là pour rigoler, pas du tout. Je manquais même un peu d’humour si vous voulez tout savoir, il s’agissait pas de plaisanter avec mes cheveux. Pour faire encore plus méchant, je voulais m’habiller tout en noir pour marquer le coup, mais il y en avait plus. Alors j’ai dit, va pour le vert.

Partout où j’arrivais c’était toujours la même histoire, ma réputation me précédait, on m’attendait, on me cherchait des noises. Il y avait toujours un Jim ou un John qui avait décidé qu’il devait me régler mon compte.

Heureusement que je savais me servir d’un colt. Ca, j’en ai descendu des lascars. Pan, pan, et allez hop, dégagez ! Et puis une fois le combat terminé, je repartais, tranquille, dans le soleil couchant, même pas une pause saloon.

Je m’avalais des kilomètres de désert de moquette ou de toile cirée (mon truc préféré c’était le bulle gum), tout seul avec mon cheval – qui était assez con comme on peut le voir sur la photo.

Des fois j’étais copain avec les indiens, des fois moins, ça dépendait.

Des fois aussi je me prenais une balle, mais en général ça passait.

Et puis après j’ai démissionné, parce qu’on m’a dit que cow-boy ça voulait dire garçon vacher. Je trouvais que ça le faisait pas.

Alors je suis rentré dans l’armée, parce que c’était la guerre.


J'étais jeune, quoi.

La fois où j'ai décidé de raconter ma vie


Bien sûr aujourd’hui je suis vieux. Et je n’aime rien tant que d’aller me promener dans le parc près de chez moi. Quand il fait beau, je m’asseois sur un banc pour y lire un livre rouge. Madame Playmobil m’accompagne et nous marchons doucement car sa jambe la fait souffrir. Elle est toujours jolie avec son chapeau. Nous sommes mariés depuis longtemps déjà, mais je vous dirai tout cela bientôt, il y a le temps.

Un peu plus tard nous rentrons à la maison et nous buvons un thé. Madame Playmobil insistera pour regarder les Chiffres et les lettres. Je ferai mon ronchon mais à la vérité j’aime bien ça les chiffres et les lettres, et je me débrouille bien je crois. L’autre jour j’ai fait un 9 lettres : NOSTALGIE. J’ai bien vu que Madame Playmobil était fière de moi. Elle, elle n’avait que 8 lettres : ISOLANTE.

D’ailleurs c’est elle qui m’a dit que je devrais écrire. Elle m’a dit comme ça : « tu es fort avec les mots, tu devrais raconter ta vie, tu as eu une belle vie tu sais, bien remplie ».

Et elle a raison, j’en ai fait des choses. Des choses inimaginables même.

Le chat dort pendant que je fouille dans ma boîte à souvenirs. Madame Playmobil m’apporte une tisane.

« Alors, me fait-elle, par quoi tu vas commencer ? »

« Mais, par le début, je lui réponds, quand j’étais cow-boy. »